Ce que nous faisons

Nous maintenons la frontière, longue de 8,891 kilomètres (5,525 miles) entre le Canada et les États-Unis qui s’étend de la source de la rivière St. Croix qui sépare le Nouveau-Brunswick et le Maine à l’océan Atlantique jusqu’au détroit Juan de Fuca dans l’océan Pacifique, de Dixon Entrance jusqu’au sommet du majestueux mont St. Elias et, de là, plein nord jusqu’à l’océan Arctique alors qu’elle indique la démarcation entre le territoire du Yukon et l’état de l’Alaska. Elle est pointillée par des milliers de repères connus sous le nom de bornes et, sur l’eau, on pense ici entre autres au fleuve Saint-Laurent et aux Grands Lacs, par des points d’inflexion, ou changements de cap, qui démarquent de manière claire et officielle la frontière entre nos deux pays.

Nous réparons les bornes endommagées et en installons constamment de nouvelles afin d'améliorer la démarcation de la frontière; nous dégageons les éclaircies; nous effectuons le levé des bornes afin de mieux relier la frontière à un système d’information géographique dont la précision et l’exactitude s’améliorent au gré des progrès technologiques en géomatique. 

Finalement, nous publions les résultats de nos efforts dans un rapport annuel conjoint présenté au Secrétaire d’État des États-Unis et au ministre des Affaires étrangères du Canada.

Nos efforts portent aussi sur la mis à jour des 256 cartes officielles qui datent de l'arpentage original effectué par les arpenteur/explorateurs il y a près de deux siècles.

Nos équipes sont composées d’arpenteurs experts, de géodésiens, de spécialistes en SIG, de cartographes et de travailleurs spécialisés qui mettent à profit leur expertise pour mener à bien les diverses activités qui peuvent être divisées en six catégories principales :

Inspection

Les différentes sections de la frontière sont inspectées régulièrement afin de repérer les bornes endommagées ou détruites. Les réparations superficielles, comme réparer un éclat ou une nouvelle couche de peinture, sont souvent faites en même temps. L’état de l’éclaircie est également évalué à ce stade : taille et type de repousse, branches en surplomb, obstacles, etc.

Dégagement d'éclaircie

Le débroussaillage de plus de 2 172 kilomètres (1 349 miles) d’éclaircie à travers les forêts et la broussaille occupe une grande part de nos efforts. Les premières opérations de nettoyage étaient faites à l’aide d’outils manuels comme des haches, machettes et scies à main. L’utilisation d’outils modernes facilite grandement cette opération.

Entretien de bornes

Les bornes sont les témoins premiers du tracé de la frontière, et sont soumises au rude climat qui caractérise nos deux pays. La pluie, le froid glacial et la chaleur torride affectent l’état des bornes et un entretien régulier est nécessaire. L’entretien peut être de simplement peindre la base des bornes pour la protéger et la rendre plus visible, mais ça peut aussi être la reconstruction complète d’une borne délabrée. Lorsque nous reconstruisons une borne, nous réinstallons habituellement l’ancienne dans une nouvelle base en béton, mais quelquefois nous installons une nouvelle borne au même endroit conforme à nos normes courantes.

Amélioration de la démarcation

En plus de l’entretien des bornes, nous installons des repères supplémentaires lorsque requis. Nous sommes constamment à l’affût d’activités le long de la frontière et améliorons la démarcation aux endroits névralgiques. Nous installons des bornes décoratives aux points d’entrée et nous installons aussi des marques afin d’appuyer les communautés et les forces de l’ordre.

Levés

La Commission procède régulièrement à la mise à jour des données d’arpentage décrivant la ligne frontalière et la relation géodésique entre les bornes frontalières. Comme la frontière est définie par la position des bornes frontière et autres bornes de référence telles qu’elles se trouvent au sol, les levés menés par les arpenteurs de la Commission n’ont pas pour but de redéfinir la frontière, mais plutôt d’améliorer la preuve documentaire quant à leur position. Par exemple, l’amélioration constante du cadre géodésique de référence des deux pays requiert la mise à jour des coordonnées géographiques des marques frontalières par des levés additionnels.

En outre, l’évolution des techniques et instruments de levé permet d’atteindre aujourd’hui un niveau de précision que nos prédécesseurs n’auraient jamais cru possible. C’est la raison pour laquelle on peut voir nos arpenteurs procéder à des arpentages réguliers de la frontière, non pas pour en changer la position, mais plutôt pour en améliorer la description.

Communications et reddition de comptes

La frontière entre le Canada et les États-Unis a vu sa notoriété accrue au cours des dernières années. Alors que la CFI accomplit son travail depuis plus de 100 ans, les événements des dernières décennies ont rendu encore plus important le fait de communiquer ce que nous faisons, d’annoncer où et quand nos activités ont lieu ainsi que la publication des résultats de nos travaux. Puisque nous sommes une organisation issue d’un traité binational, nous servons la population du Canada ainsi que celle des États-Unis. Notre clientèle est variée : agences de sécurité frontalière, entreprises de transport gazier et oléoducs, de transport d’électricité et autres qui installent des infrastructures qui traversent la frontière, les Premières Nations dont les réserves chevauchent la frontière, les propriétaires fonciers dont la propriété est contiguë à la frontière ainsi que les chasseurs, les randonneurs, les campeurs et les plaisanciers dont les loisirs les amènent le long ou près de la frontière. Avec l’avènement du GPS, des systèmes d’information géographiques (SIG) et de cartographie en ligne fournis dans de puissants dispositifs portatifs, tous ces groupes sont de plus en plus exigeants dans leurs besoins et leurs demandes d’information.
Une fois correctement documenté, analysé et compilé, notre travail sur le terrain se traduit par une richesse d'informations que nous partageons avec de nombreux clients :

  • Cartes de la frontière. Indispensables pour toute personne ayant des intérêts fonciers le long ou près de la frontière tels les promoteurs immobiliers, intérêts miniers, les pêcheurs, les services publics, etc., ces 256 cartes officielles de la frontière sont disponibles en ligne sous forme de shapefile et de fichiers KML (Google Earth).

  • Données définitives sur l’emplacement de la ligne frontalière. Ces données sont essentielles au positionnement de plus en plus exact et précis de la frontière.

  • Rapports annuels à nos gouvernements respectifs. Ces rapports annuels font état du travail accompli annuellement par les sections canadienne et américaine de la Commission sur la frontière internationale. Ils comprennent les rapports d’inspection, d’entretien et de réparation, les horaires d’entretien à venir, les budgets ainsi qu’un survol des activités de la Commission sur le terrain.

  • Rapports spéciaux fournissant les coordonnées des points qui définissent la frontière dans un nouveau cadre de référence. La transition en cours vers le Système de référence d’Amérique du Nord de 1983 (NAD83), s’appliquant spécifiquement à la forme ellipsoïde de la terre en Amérique du Nord, est définie par de nouvelles technologies de géodésie par satellite et de télédétection. Elle redéfinit la position de longitude et de latitude de points qui peuvent différer de dizaines de mètres entre les nouveaux et les anciens (NAD27) systèmes de référence.